Michaël Béhé, Jules Mazouz
et Jean Tsadik ont contribué à cette analyse
Beyrouth est encore sous
le choc de l’explosion qui l’a ravagée hier en fin d’après-midi. Et elle va le
rester longtemps, car la capitale libanaise n’a plus de port, donc plus de
silos, une bonne partie de ses hôpitaux sont détruits ou endommagés et ont dû
transférer leurs patients vers d’autres établissements. Le centre d’EDL,
Electricité Du Liban, n’est plus qu’une ruine et les systèmes automatisés qui
répartissaient le courant n’existent plus, les rues sont jonchées de débris et
de véhicules détruits, et surtout, la plupart des appartements du centre-ville
ne sont plus habitables. Ils n’ont plus de vitres, plus de portes et divers
matériaux de construction les encombrent, ce qui fait que ce mercredi, 300 000
personnes se retrouvent sans abris. Ce chiffre représente la quasi-totalité des
habitants de la capitale, celle-ci loge 350 000 personnes intra-muros et
environ 1.5 milliondans sa périphérie moins touchée.
Selon Michaël Béhé qui
s’est remis au travail en dépit des blessures superficielles qu’il a subies, les
deux tiers des logements endommagés pourraient être rendus utilisables en
quelques jours, c’est le cas du sien, mais la population, qui traverse la plus
grave crise économique depuis la période ottomane, n’a pas les moyens de payer
les réparations et l’Etat en faillite ne peut pas lui venir en aide.
Ce qu’il reste du port de Beyrouth
Le squelette du bâtiment des silos est resté debout,
comme un témoin de la tragédie
Michael Béhé a estimé à 5
000 dollars le coût nécessaire à rendre son logement à nouveau viable, il les
recevra rapidement du fonds d’urgence de la Ména. Mais pour la majorité des
Beyrouthins, cette somme est faramineuse au regard de la situation économique
dans laquelle ils se trouvent, alors que la Livre a perdu 90% de sa valeur
depuis un an.
Les bilans humains, quant
à eux, restent approximatifs dans le chaos ambiant. A midi, on avait compté
officiellement 135 morts. Quant aux blessés, leur nombre dépend des critères
que l’on utilise : près d’un habitant de la capitale sur deux porte des
égratignures sur son corps, principalement causées par des bris de verre. 6 000
nécessitent un suivi médical. 3 000 d’entre eux souffrent de blessures
importantes, et le diagnostic vital d’au moins 400 personnes est encore engagé.
100 à 150 autres se trouvent dans un état désespéré et leurs chances de rester
en vie sont minimes.
Aux blessés il faut
ajouter les disparus et les gens encore ensevelis sous les décombres de
bâtiments effondrés. A l’instar de ce pompiste qui a vu le toit de sa
station-service s’écrouler sur sa tête et qui donnait encore quelques signesde vie ce matin pour
diriger les sauveteurs. Les familles cherchent des proches dont personne n’a de
nouvelles. Des corps sont découverts sans qu’il soit possible de connaître leur
identité.
Face à cette catastrophe,
ce dont on aurait besoin, c’est d’argent et d’organisation, les deux choses qui
font le plus cruellement défaut au Liban actuellement. Plusieurs pays ont
proposé leur aide, mais uniquement dans le domaine médical. La Russie va ainsi
ouvrir deux hôpitaux de campagne, et les émirats de Golfe ainsi que la France
envoient du matériel sanitaire. Israël, qui est championne du monde en matière
de médecine de catastrophe a été parmi les premiers Etats à proposer son aide.
Dans un message en arabe, le Président Rivlin a fait parvenir aux Beyrouthins
un message touchant dans lequel il les appelle "mes frères", et où il
propose de transcender nos différends dans ces circonstances particulières.
Le geste n’est pas
principalement symbolique, Tsahal pourrait déployer son fameux hôpital de
campagne en huit heures et traiter dès demain, notamment dans des salles
opératoires performantes dotées d’excellents chirurgiens, environ 500 blessés,
d’entre les plus sérieusement atteints.
On n’a pas entendu de
refus catégorique de cette aide de la part du gouvernement libanais et c’est
encourageant, car Israël est le pays qui se situe géographiquement le plus près
de la zone sinistrée et qui peut le mieux et le plus rapidement soulager les
personnes qui souffrent. On espère que l’intelligence prendra le dessus sur la
haine, et qu’au moins une aide partielle en provenance de l’Etat hébreu pourra
franchir la frontière.
Pendant ce temps, la
farine a été rationnée – il n’y a plus de silos – et le trafic maritime du port
de Beyrouth, où aucun navire ne peut accoster, qui fournit 80% des besoins du
Liban a été détourné sur la ville de Tripoli au Nord. Dont les infrastructures
portuaires ne suffiront pas à approvisionner le pays, et où a commencé une
bataille d’influence pour savoir qui va gérer les installations, ce qui ne
présage que des ennuis.
Dans le port de Beyrouth,
le patron était connu de tous, c’était le Hezbollah. Les bâtiments qui ont
explosé accueillaient et servaient à stocker les armes et les munitions,
principalement en provenance d’Iran.
Avant même qu’une enquête
officielle ne commence, l’on connaît déjà les responsables de
la catastrophe : c’est le Hezbollah qui a stocké 2 750 tonnes denitrate d’ammonium à des fins militaires en
plein cœur d’une métropole de deux millions d’habitants, et un gouvernement
asservi et corrompu qui l’a laissé faire.
A titre de comparaison, le
21 septembre 2 001, à l’usine AZF de Toulouse, l’explosion de 350 tonnes de cette
substance avait creusé un cratère de forme ovale de 70 m de long, 40 m de
largeur, et 5 à 6 m de profondeur. La détonation a été entendue à plus de 80 km
de Toulouse. Elle avait tué 31 personnes et en avait blessé 2 500 autres. Cette
mise en parallèle aide à saisir la violence du choc qui vient de dévaster
Beyrouth et ses conséquences humaines et matérielles.
Hier, la détonation a été
clairement perçue à Chypre, à 250km de là, et des dégâts conséquents ont
endommagé des infrastructures à l’aéroport international, à 10km du port. Toute
la ville a souffert du souffle gigantesque de l’explosion, équivalent à un
tremblement de Terre de niveau 5.4 sur l’échelle de Richter.
Le gouvernement libanais
multiplie ses tentatives pour berner la population qui s’en rend très bien
compte. Alors que la chaîne d'information saoudienne al Arabiya et
d’autres media arabes expliquaient très vite que l’organisation terroriste
chiite utilisait cette zone d’entreposage qui accueillait les hangars 9 et 12
qui ont sauté pour y déposer des munitions, les autorités avancent que le
nitrate d’ammonium avait été confisqué au Hezbollah par l’Etat lors de sa
livraison en 2013 par un navire marchand alors qu’il voyageait sous
l’appellation d’engrais agricole. [Nous allons faire la preuve par la suite que
cette allégation est mensongère].
Or tout le monde à
Beyrouth sait pertinemment que, malheureusement, les Forces Armées Libanaises
se trouvent dans l’incapacité militaire absolue de confisquer quoi que ce soit
au Hezbollah sans provoquer une guerre civile, et qu’elles n’ont d’ailleurs
jamais essayé de le faire.
Et quand bien même cela
aurait été le cas, ce serait ainsi l’Etat libanais qui serait responsable
d’avoir déposé sans précautions particulières des explosifs représentant la
puissance d’une mini-bombe atomique en plein centre de sa capitale, sans
surveillance et durant 7 ans..
Cette alternative, on le
voit, ne vaut guère mieux que la vérité. Il faut souligner qu’à partir du début
des explosions, le gouvernement n’a eu de cesse de diffuser des informations
aussi puériles que changeantes quant aux marchandises qui les avaient causées.
On a eu droit à des allumettes, des feux d’artifice, du pétrole !, des
pétards, etc.
Un jeune adolescent
blessé, croisé par Michaël Béhé dans la rue en train d’écouter ces annonces à
la radio, a soulevé la tête en disant : "Si cela ne suffisait pas,
ils nous prennent vraiment pour des imbéciles !".
Il ne serait pas venu à
l’idée des "stratèges" du Hezbollah de stocker cette quantité
astronomique d’explosifs dans l’une de ses bases à découvert, car elle aurait
fait une cible facile pour le Khe’l Avir, l’Aviation israélienne.
Suivant cette
considération, il était préférable pour ces esprits criminels de les disposer au
nord-ouest de Beyrouth, à proximité des quartiers chrétiens et sunnites, en
comptant sur le fait que Jérusalem ne prendrait pas le risque d’un massacre de
ces populations absolument innocentes, déjà sous l’emprise de leur organisation
terroriste.
D’ailleurs, si un doute
subsiste, je rappelle que le Hezbollah a disposé 28 batteries de missiles dans
son propre secteur, au sud de Beyrouth, entre les immeubles d’habitation de sa
propre communauté, toujours persuadé que nous ne mettrons pas en péril la vie
de civils, fussent-ils chiites.
Mais l’organisation
supplétive de la théocratie iranienne a également installé des usines de modification
de roquettes en missiles sous les rues d’autres quartiers de Beyrouth,
notamment à proximité de l’hôpital Saint George et de l’ambassade d’Espagne.
Nous CONNAISSONS à la Ména l’emplacement précis de ces fabriques souterraines.
Lors, dans ce calcul
macabre, dans la transformation de la population en boucliers humains, le Hezb
a partiellement raison : à moins d’y être obligés et contraints, nous
n’attaquerons pas ces emplacements… si nous pouvons faire autrement. Car le
raisonnement d’Hassan Nasrallah et de ses complices se termine là. En cas
d’agression militaire de la part du Hezbollah, aussitôt la première salve tirée
à partir de ces batteries enchâssées parmi les civils, Tsahal n’aurait d’autre
choix que d’anéantir ces plateformes de tir ainsi que les fabriques et
entrepôts de missiles.
A en croire Jean Tsadik,
le sous-sol de la capitale libanaise recèle environ trois fois la puissance
explosive qui a sauté hier. Et c’est encore sans comptabiliser les autres
positions de la milice chiite à Beyrouth et ailleurs au pays des cèdres.
C’est là que le bât blesse
et que la réflexion morbide des "experts" du Hezbollah devient
absolument erronée : nous ne sommes pas humains au point de nous laisser
massacrer pour sauver la population d’un autre pays. Même si nous prendrions le
plus grand soin à limiter les pertes collatérales au maximum, même si nous
interviendrions avec regrets et tristesse. La milice de Nasrallah établit de la
sorte des positions de guerre qui ne serviraient pas longtemps lors d’une
guerre, et qui causeraient des milliers de morts sans changer en aucune façon
le cours du conflit.
Lorsque les généraux
israéliens mettent en demeure Michel Aoun, le président du Liban, d’empêcher
les Fous d’Allah de lui dicter sa politique étrangère et de supplanter l’Armée
libanaise, lorsqu’ils l’avertissent que s’il les laisse agresser Israël à
partir de son territoire, Tsahal ramènerait le Liban au temps de la pierre
taillée, c’est au chaos dont les Libanais ont goûté hier qu’ils font allusion.
A la puissance dix.
Or lorsque l’on constate
qu’avec cent décès et une grosse explosion, les hôpitaux et tous les services
publicssont hors d’usage,
sachant la capacité destructrice de l’Armée israélienne, nous crions qu’il est
nécessaire d’arrêter les agissements de ces détraqués et d’empêcher ce carnage
par tous les moyens possibles. Ce qui est arrivé aux Libanais hier n’est que
l’appartement témoin de ce qui leur tomberait sur la tête si le Hezb nous
attaquait depuis leur pays.
C’est l’endroit de notre
analyse poury intégrer un
autre paramètre également dérangeant que tous les autres media n’ont pas
remarqué : l’explosion d’hier dans le port de Beyrouth nous était destinée. Le
nitrate d’ammonium avait été amené et stocké dans l’entrepôt numéro 12
uniquement pour être militarisé et pour ravager Haïfa ou Tel Aviv. Où, toujours
selon Jean Tsadik, il aurait provoqué la mort d’entre 5 et 10 000 Israéliens.
Ce qui fait clairement
qu’il appartient à la même équation que les batteries enchâssées dans les cours
d’immeubles et les dépôts de bombes souterrains. Si Israël avait causé
l’explosion d’hier, cela aurait été strictement de la légitime défense, sous
forme de prévention.
Cela nous amène
naturellement à nous pencher sur les causes de la tragédie d’hier. Pour
commencer par dire ce qu’elles ne sont pas. Ce n’est pas le résultat d’un raid
du Khe’l Avir. Cela se serait su immédiatement, les nombreux radars présents
dans la région, notamment russes et américains, ne pouvaient pas ne pas
détecter des tirs de missiles à partir d’avions ou de drones israéliens, cette
hypothèse est donc à exclure.
Est-ce pour autant que la
piste d’un sabotage soit à écarter ? Non. Avant de se moquer de la
remarque de Donald Trump lorsqu’il a réagi à la nouvelle du désastre, encore
fallait-il écouter attentivement ce qu’il a déclaré : "Les explosions
meurtrières à Beyrouth ressemblaient à un terrible attentat. J'ai rencontré nos
généraux et il semble que ce n'était pas un accident industriel. Il semble,
selon eux, que c'était un attentat, c'était une bombe", a-t-il commenté à la
presse lors de sa conférence de presse quotidienne sur le Coronavirus.
Ce n’est donc pas sa
perception que le président américain a évoquée, mais celle de l’Establishment
U.S. de la défense. Une communauté qui base rarement ses évaluations sur la
rumeur et les théories du complot. De plus, j’ai le regret d’informer les
anti-Trump que nous partageons cet avis.Que nous pensons qu’il existe davantage de possibilités pour que la
déflagration ait été causée par une intervention humaine qu’accidentellement.
Cette évaluation n’est certes pas une preuve et nous n’en sommes pas certains,
mais un large faisceau d’indicateurs plaide en faveur de cette hypothèse.
Elle se base sur le sens
commun et la logique. Nous sommes parvenus à cette constatation après avoir
maintes fois visionné les nombreuses vidéos figurant l’explosion et
particulièrement celle-là, au ralenti : https://youtu.be/PxGiFIzenrs . Il n’était dès lors pas
très compliqué (bien moins que lors de nos investigations habituelles) de
retrouver la source de l’explosion, le fameux hangar 12 [en jaune sur la carte
suivante, alors que le bâtiment des silos en béton – toujours partiellement
debout – apparaît en orange].
Nous avons ensuite
retrouvé sur le Net des images montrant des ouvriers au service du Hezb manipulant
du nitrate d’ammonium d’une marque brésilienne appelée Nitro Prill Bombeamento
de Explosivos. Comme le nom de cette entreprise l’indique ainsi que son site
Internet [https://web.archive.org/web/20191223144408/http://www.nitroprill.com.br/home/produtos], le
conditionnement du nitrate d’ammonium contenu dans ces sacs n’a jamais été
prévu pour servir d’engrais à l’agriculture. Ce chargement est arrivé à
Beyrouth et a été stocké dans le hangar 12 du Hezbollah comme un explosif
industriel. Qu’il était très aisé dès lors de transformer en explosif à usage
militaire.
Nitro Prill Bombeamento de
Explosivos est la seule entreprise trouvée sur le Net à épeler Nitroprill avec
un double L (comme sur la photo qui suit).
Avec deux L
Sur la photo suivante
prise hier du hangar 12 déjà en proie à la première explosion/incendie, on
s’aperçoit que la porte en fer présente les mêmes marques que sur la
précédente, et que les hautes fenêtres sont strictement identiques. L’entrepôt
qui mesure 130 mètres de long sur 40 de large est bien celui qui contenait les
explosifs d’origine brésilienne. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute sensé.
Le hangar qui brûle est bien celui qui contenait les
sacs d’explosif industriel brésilien
Une fois cette
démonstration faite, et les sacs d’explosifs rendus à leur propriétaire, le
Hezbollah – qui d’autre importerait 2 750 tonnes d’explosifs au Liban ? -,
on se dit qu’un lot d’explosifs à très haute capacité destructive appartenant à
une organisation terroriste qui en a déjà fait un usage intensif, entreposé à
dessein au cœur de Beyrouth, à l’instar d’autres quantités importantes
d’explosifs, de roquettes et de missiles, lorsqu’il saute, c’est rarement la
conséquence d’un accident.
La question suivante qui
s’impose dans cette hypothèse est qui a fait le coup ? Nous ne possédons
pas la réponse à cette interrogation. Probablement des Libanais au service
d’ennemis du Hezbollah (ils sont légions), ou d’eux-mêmes, s’ils appartenaient
aux communautés chrétiennes, sunnite ou druze, constamment maltraitées par les
miliciens au service de l’Iran et de sa politique belliciste. Largement
responsables de la crise que traverse le Liban.
Mais quel que soit celui
qui a allumé la mèche, les coupables de ce désastre et de ceux qui peuvent
s’ensuivre, ce sont le Hezbollah et le gouvernement libanais qui le couvre et
lui obéit. Celui qui dissimule 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium militaire
qu’il destine à ses ennemis au centre d’une cité est condamnable dans tous les
cas de figures, y compris, naturellement, si ses ennemis les neutralisent.
Ce qui est advenu hier est
une calamité pour les Beyrouthins mais aussi un coup très dur pour le
Hezbollah. Une multitude de voix convaincues se sont fait entendre aujourd’hui
au Liban pour exiger le désarmement de la milice chiite. Il y a même eu des
heurts, comme en témoigne cette vidéo de la visite de l’ancien Premier ministre
(sunnite) Saad Hariri dans le port ravagé. Plus tard dans la journée, des
partisans d’Hariri sont allés au contact avec des membres du Hezbollah.
Le secrétaire général de
l'ONU, António Guterres, a ajouté sa voix à celle des Libanais en appelant le
gouvernement libanais à désarmer la milice du Hezbollah dans un rapport qu'il a
l'intention de présenter au Conseil de Sécurité mardi prochain.
"Le maintien d’armes
non autorisées en dehors du contrôle de l’Etat par le Hezbollah et d’autres
groupes armés non étatiques constitue une violation persistante de la
résolution 1701 (de 2006) et est très préoccupant", a écrit Guterres dans
un rapport publié sur le site Web de l’ONU plus tôt cette semaine, avant même l'explosion
de Beyrouth.
La population libanaise
quant à elle comprend plus que jamais que la présence de ces supplétifs de la
théocratie persane sur son sol, leur fanatisme religieux, leur stratégie de
confrontation avec les sunnites et Israël ainsi que leur mode opératoire
criminel font peser un danger mortel sur sa tête.
La catastrophe d’hier
tombe très mal pour l’organisation terroriste de Hassan Nasrallah, puisque
vendredi prochain, le TSL, le Tribunal Spécial pour le Liban, va rendre son
verdict à l’encontre de quatre miliciens du Hezb, accusés d’avoir assassiné le
père de Saad Hariri, Rafik, lui aussi ex-Premier ministre du pays aux cèdres.
L’on s’attend à un verdict
de culpabilité, ce qui dévoilera la responsabilité du Hezbollah dans cet
assassinat. Dans ce pays ravagé par la misère dont il est largement la cause –
les Etats arabes, l’Europe et le Fonds Monétaire International refusent de lui
concéder des prêts tant que la milice chiite y fait régner sa loi – meurtri
dans sa chair par l’explosion d’hier, des troubles et peut-être une nouvelle
guerre civile sont prévisibles.
C’est dans cette
atmosphère de chaos absolu qu’est annoncée la visite demain (jeudi) d’Emmanuel
Macron. La France a déjà envoyé au Liban un détachement de la Sécurité Civile
et l’Union Européenne, des pompiers spécialisés dans les catastrophes du genre
de celle que vient de connaître le Liban.
On peut légitimement se demander
ce que vient faire le président français dans cette tornade et ce qu’il a à
offrir. A voir la manière peu glorieuse dont il a géré la pandémie chez lui, et
le gouffre financier dans lequel la France est plongée – elle ne pourra pas
rembourser le principal de ses emprunts à la Banque Européenne pendant
cinquante ans -, Macron arrive à Beyrouth les mains vides. Et c’est d’argent
dont le Liban ale plus
urgemment besoin.
Emmanuel Macron a déjà
assuré le Hezbollah que, quel que soit le verdict du TSL, il n’aura pas à faire
face à des rétorsions internationales. On se demande à Métula sur quelle base
il a fait cette promesse, ce qui l’a poussé à la faire, si les Français sont au
courant de ce choix, qui l’a habilité à le faire, sur la base de quel débat
politique, mais surtout, pourquoi Macron a pris cette option.
Au moment où les Libanais
se révoltent contre le Hezbollah, la France, par l’entremise de son président, conforte
leurs oppresseurs et marginalise la fonction du tribunal international.
L’Elysée a décidé de se
faire le champion de la défense de la théocratie chiite et de ses suppôts
sanguinaires, sans que nous ne soyons capables de discerner une raison quelconque
dans cette option. D’autant plus qu’elle indispose fortement les chancelleries
arabes (sunnites) qui représentent 1.4 milliard de musulmans sur les 1.6
milliard que compte l’islam.
La France, c’est une
certitude, va perdre encore des marchés en Arabie Saoudite et dans les émirats
du Golfe. Pire que cela, Ryad et Dubaï pourraient finir par décider de
rationner les prêts qu’ils octroient chaque semaine à Bercy, ce qui placerait
Paris dans une situation extrêmement périlleuse.
La démarche de la France
n’a aucune logique, les économies de l’Iran et de ses alliés étant exsangues et
leurs régimes dictatoriaux étant, avec celui de la Corée du Nord, les plus
obscurs de la Planète.
Emmanuel Macron sait-il
pourquoi il a adopté cette posture ? Nous en doutons. Ce qui est sûr, en
revanche, c’est qu’il va au-devant d’un peuple blessé et remonté contre ses
tourmenteurs. Il faudra demain au président français bien plus que l’un des
discours lénifiants auquelil a habitué ses compatriotes pour les persuader du
bienfondé du rôle de la France. Les Libanais avaient faim, maintenant ils ont
mal.
"Monsieur Sami El Soudi, par P Vallois", Je
consulte ce site depuis longtemps et je vois qu'il n'est pas trop
vivace. Cela n'a guère d'importance. Les articles suffisent.
Sauf,
à mes yeux, sur un point. C'est qu'il semble qu'aucun lecteur n'ait
pris soin de vous marquer toute la considération, la haute estime, que
dis-je, le bonheur que l'on éprouve à lire vos textes.
Vous êtes, je crois, la personne au monde qui fait le mieux comprendre ce qui se passe au Proche et Moyen-Orient.
Vos papiers depuis 2003 sont incomparables. Ils méritent d'être réunis et publiés. A tout le moins.
Merci infiniment."
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