Deux raids de Tsahal massifs et meurtriers lundi : à Boukamal et à l’ouest de Damas (010408/20)
lundi, 03 août 2020
Métula, nuit de lundi à mardi, 02h15 à Métula, 01h15 à
Paris
Michaël Béhé, Stéphane Juffa et Jules Mazouz ont contribué à
cette dépêche
Cette après-midi, des chasseurs-bombardiers, probablement
israéliens, ont lancé de nombreux raids sur la base d’Imam Ali, le principal
centre de transit iranien et d’entreposage d’armes et de munitions sur l’autoroute
chiite reliant par voie terrestre l’Iran à la frontière israélienne et au
Liban.
Imam Ali se situe dans la périphérie de la ville de
Boukamal [50 000 hab.], sur la frontière avec l’Irak, à l’extrême est de la
Syrie et à 510km de notre rédaction de Métula, le point israélien le plus
proche.
Il s’agit d’une opération majeure, elle a visé des entrepôts
souterrains et des centres de commandement.
Quelques heures après l’attaque, lorsque les lignes
téléphoniques avec la région ont été rétablies, notre camarade Michaël Béhé est
parvenu à s’entretenir avec deux médecins de l’hôpital de Boukamal.
Ces derniers lui ont livré une vision apocalyptique des
dégâts causés par ces interventions. Selon eux, à part des destructions d’objectifs
multiples, les morts se comptent par centaines.
Ce sont principalement des membres des milices chiites
iraquiennes mais il y a également des victimes iraniennes dont des hauts gradés
des Pasdaran, les Gardiens de la "Révolution" khomeyniste Iranienne.
Toujours selon les praticiens, à 23h locales (également l’heure
en vigueur en Israël) des camions entiers ramenaient en Irak des corps de
miliciens chiites.
Cela n’en était pas pour autant terminé des opérations de
Tsahal pour la journée. Comme nous l’annoncions dans notre dépêche d’hier, une
riposte de l’Etat hébreu suite à la tentative d’infiltration de quatre miliciens
dans le sud du Golan était quasi-inévitable.
Elle s’est déroulée à partir de 22h40, heure locale. "Les
cibles touchées comprennent des postes d'observation et des systèmes de
collecte de renseignements, des installations d'artillerie antiaérienne et des
systèmes de commandement et de contrôle dans les bases des Forces Armées
Syriennes (FAS)".
Une fois n’est pas coutume, cette description des objectifs
ne provient pas de la Ména mais du porte-parole de Tsahal. Lequel ne commente
pas d’ordinaire les frappes de Tsahal se déroulant au-delà de nos frontières.
Nous avons appris par des sources fiables auxquelles nous
ajoutons notre confirmation, qu’un grand nombre de positions gérées par l’Armée
de Bashar al Assad situées entre la frontière israélienne et la banlieue sud-ouest
de Damas, dans une zone de 55km de long en orientation sud-est/nord-ouest et de
35 de large (nord-ouest/sud-est) ont été visées et anéanties.
Les collines de Tal Ahmar et Tal al-Shaar, dans la province
de Kouneitra, ont été durement touchées. C’est principalement sur ces promontoires
que les gouvernementaux syriens ont installé des radars, des postes d’observation
et des batteries de missiles antiaériens.
Ces quelques reliefs surplombent le plateau du Golan, qui,
comme son nom l’indique, est essentiellement plat. Depuis ces positions, l’Armée
d’Assad, renforcée de militaires iraniens, peut aisément voir et observer le
territoire israélien.
Les autres objectifs attaqués ce soir se trouvent entre
Damas et le Golan, dans la région d’al Kissweh, où les gouvernementaux, les Pasdaran,
le Hezbollah ainsi que des miliciens chiites et palestiniens disposent de
dizaines de bases dans lesquelles ils entreposent des armes et des munitions,
des missiles sol-air et sol-sol, et qui servent aussi de quartiers généraux à
certaines divisions des FAS.
Les opérations de cette nuit portent la marque distinctive
du chef d’état-major de Tsahal, le Brigadier-Général Aviv Kokhavi. Ce dernier
est partisan de ripostes significatives et disproportionnées après chaque acte
hostile des forces ennemies.
Outre les intérêts d’al Assad, auquel Kokhavi fait payer
chèrement le fait qu’il permet aux Pasdaran de s’établir aux portes d’Israël,
son intention, ce lundi, était également de punir énergiquement les Iraniens,
présents en nombre dans la zone d’al-Kissweh.
Cette décision fait suite à la constatation lors du
debriefing que l’attaque avortée d’hier dans le sud du Golan avait été
organisée par le contingent perse. Le Hezbollah a participé à l’opération mais
il n’en était pas l’architecte principal.
Selon Michaël Béhé à Beyrouth, le Hezb tremble
littéralement à l’idée d’une confrontation généralisée avec Israël. Inspiré par
cette crainte, l’organisation terroriste libanaise a traîné les pieds pour
monter une opération visant l’Etat hébreu ; ce qui a indisposé le Guide
Suprême de la théocratie persane Ali Khameneï, le poussant à prendre l’initiative
de la tentative d’infiltration d’hier (dimanche).
L’argument proposé par Hassan Nasrallah consistant à venger
la mort d’un responsable de son organisation tué à Damas lors d’un raid du Khe’l
Avir, l’Aviation israélienne, n’est qu’un prétexte servant à sa propagande
domestique.
En réalité, Téhéran a demandé instamment à Nasrallah d’intervenir
contre Tsahal en réaction aux nombreuses opérations qu’il lance contre son contingent
en Syrie et en Irak et qui font des milliers de morts dans les rangs des
Gardiens de la Révolution et de leurs supplétifs.
La précision et le nombre des frappes de cette nuit
démontre aux Iraniens que Nasrallah avait raison de se méfier des réactions d’Israël
et d’Aviv Kokhavi. Les opérations de cette nuit ont causé la mort de dizaines
de militaires syriens et iraniens et de miliciens chiites, en contradiction
totale avec les communiqués de la presse gouvernementale syrienne qui ne
reconnaît que des dégâts matériels.
Un autre des mérites de Kokhavi est d’avoir réussi à créer
une distanciation complète entre le fonctionnement de Tsahal et le tumulte
politique qui ébranle profondément l’Etat hébreu depuis quelques semaines.
Tsahal sous Kokhavi opère de façon indépendante et quasi-autonome. Le chef d’état-major
a en outre formellement interdit toute référence à la politique parmi les officiers
supérieurs et le Renseignement.
A 2h du matin la situation est calme dans le Golan
israélien et dans le Doigt de la Galilée. La Ména laissera une vigie en
veilleuse cette nuit afin d’avertir la rédaction en cas de nouvelles opérations
militaires. Le comité de rédaction serait cependant étonné s’il s’en déroulait.
"Monsieur Sami El Soudi, par P Vallois", Je
consulte ce site depuis longtemps et je vois qu'il n'est pas trop
vivace. Cela n'a guère d'importance. Les articles suffisent.
Sauf,
à mes yeux, sur un point. C'est qu'il semble qu'aucun lecteur n'ait
pris soin de vous marquer toute la considération, la haute estime, que
dis-je, le bonheur que l'on éprouve à lire vos textes.
Vous êtes, je crois, la personne au monde qui fait le mieux comprendre ce qui se passe au Proche et Moyen-Orient.
Vos papiers depuis 2003 sont incomparables. Ils méritent d'être réunis et publiés. A tout le moins.
Merci infiniment."
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