Au vu de l’importance de cet article et des analyses exclusives qu’il contient, nous avons décidé, exceptionnellement, de le rendre accessible à tous dans sa totalité et gratuitement. (La rédaction)
Par
Stéphane Juffa
Les tentatives diverses et
variées du premier ministre Binyamin Netanyahu et de son entourage destinées à
faire annuler ou à tout le moins repousser les procédures judiciaires en cours
contre lui se poursuivent sans interruptions.
Parmi icelles, les actes d’intimidation
visant les responsables des institutions juridiques de l’Etat ont franchi un
nouvel échelon, mercredi dernier, avec l’intervention du député (Likoud) et
chef du bloc bibiste à la Knesset Miki [Makhlouf-Michaël] Zohar. Zohar s’exprimait
à l’antenne de la station de radio 103FM, lors de l’émission d’actualité
de Golan Yokhpaz et Anat Davidov.
Voici la transcription de
morceaux choisis de l’interview. Ceux qui comprennent l’hébreu peuvent suivre l’entièreté
de l’émission sur le podcast de 103FM :
[Zohar] "Si
Mandelblit [le procureur général de l’Etat d'Israël] ne démissionne pas de ses
fonctions et n’annule pas les actes d’accusation [contre
Binyamin Netanyahu], il y aura ici un tremblement de terre".
[Golan Yokhpaz ] "Qu’est-ce
que c’est, une menace ?"
[Zohar] "Non, c’est
une promesse !"
[Golan Yokhpaz ] "Que
savez-vous d’autre qui est censé être rendu public ?"
[Zohar] "Je vous
promets que des choses vont être prochainement dévoilées… il y aura ici un
tremblement de terre, il ne restera plus aucune autre option à Avikhaï Mandelblit
que démissionner de sa fonction et annuler les actes d’accusation contre Netanyahu".
Zohar a également allégué
que Shaï Nitzan [l’ex-procureur de l’Etat] possède d'autres informations "qui
pourraient envoyer Mandelblit en prison". "Je ne vais pas en parler car
elles n’ont pas encore été divulguées. Je suis sûr qu'elles seront publiées. Il
y a d'autres conversations qui ont été enregistrées. Il y a d'autres cas qui
n'ont pas encore été publiés", a déclaré Zohar, avant d’ajouter :
[Zohar] "(…) Je
connais des informations très claires à ce sujet et les informations que je
connais disent toutes la même chose - seule une toute petite partie a été
révélée. Ils comprendront qu'il vaut mieux pour eux revenir du mauvais chemin
qu'ils ont choisi, sinon, ils devront en payer le prix", a complété le
chef de la coalition parlementaire bibiste.
Suite à ces déclarations,
l'avocat Gonen Ben Itzhak, membre du mouvement de protestation contre
Netanyahu, a déposé une plainte pénale contre Zohar. Ben Itzhak a affirmé que
les propos du doberman de la coalition sont constitutifs du crime de chantage au
travers des menaces qu’ils contiennent. Selon Ben Itzhak, ce chantage sous la
menace1 contre Mandelblit concerne les procédures judiciaires en
cours ainsi que les affaires pénales à l’étude
contre Netanyahu.
Miki Zohar-la-Menace pour la démocratie
L’ancienne juge à la Cour
Suprême, Mme Dalia Dorner [les juges en activités ne sont pas autorisés à
intervenir dans la presse], a répondu lors de l'édition grand public de Democrat
TV à la question de notre excellente consœur Lucy Aharish :
[Lucy] "Votre
Honneur, j’aimerais un instant comprendre, peut-on dire qu’il s’agit d’une
menace explicite contre le conseiller juridique du
gouvernement [la seconde fonction d’Avikhaï Mandelblit] ?".
La Juge Dorner :
"Lors de mon dernier
passage à votre émission, j’ai lancé un avertissement relatif aux attaques
contre l’autorité et les institutions de la gouvernance ; nos institutions
sans lesquelles il n’existe carrément pas d’Etat. Et les politiciens corrompus qui
ont des affaires aux trousses œuvrent pour la délégitimation de ces
institutions, affirmant qu’il est nécessaire de les démanteler, ce qui équivaut
à détruire le pays. Quel pays peut exister sans institutions gouvernementales ?
Mais cette fois, je n'en
croyais pas mes oreilles : un politicien, membre du pouvoir décisionnel, se
présente en direct et commet simplement un délit de chantage avec menaces.
Il s’adresse au conseiller
juridique du gouvernement en le menaçant, et lui dit que s’il ne retire pas ses
inculpations et ne démissionne pas, des choses qui le heurteront seront rendues
publiques, et que cela provoquera un véritable tremblement de terre, c’est
saisissant !
(…) Ils détruisent la
confiance dans les institutions de l’Etat. Quel pays peut exister sans système
juridique ? Qu’est-ce qu’il arrive à ces gens ? Il se présentent tels
des soi-disant patriotes, j’ai envie de pleurer… notre pays que l’on veut
protéger en tant que pays juif et démocratique, cela dénote de l’absence totale
de responsabilité. Il y a un acte d’accusation contre une personne, elle se
présentera devant la justice, comme tout citoyen de l’Etat d’Israël, et si elle
est innocente, elle sera innocentée, et si elle est coupable, elle rendra des
comptes. Est-ce à cause de cela qu’il faut détruire le pays ?
Je veux ajouter un mot
encore : parce que je préfère toujours conclure sur une remarque optimiste.
Je crois en ce pays et dans ses bons habitants, et je crois que nous allons
surpasser ces aléas, et que notre pays continuera d’exister longtemps après que
ces politiciens auront cessé de nous gouverner".
La Juge Dorner a précisé
que la peine encourue par Miki Zohar est de sept ans de prison. Il est certes
protégé par l’immunité parlementaire, mais cela n’empêche pas qu’il soit
interrogé, c’est la moindre des choses. L’immunité pourrait être ensuite levée.
Regarder toute l’émission
de Democrat TV (en hébreu) :
Selon un haut responsable du ministère de la Justice qui
s'est entretenu avec un confrère du magazine économique Globes, cette
déclaration est considérée comme une "infraction pénale à tout point de
vue". Une pré-enquête est en cours à ce sujet au bureau du procureur, à
laquelle M. Mandelblit, concerné par les déclarations de Zohar, n’est
strictement pas mêlé. Elle est diligentée par le procureur d'Etat adjoint
chargé des suspects occupant des fonctions spéciales, l'avocate Nurit Littman, laquelle
examine la question avec la Division des enquêtes policières et du
renseignement comme il est d'usage.
Cette semaine a également vu la révolte de Benny Gantz, le
ministre de la Défense, vice-premier ministre et Premier ministre par
alternance, qui doit remplacer Netanyahu en novembre 2021 en vertu de l’accord
de coalition en vigueur.
Dans une interview publiée jeudi par Ynet (le plus
grand portail israélien), l’ancien chef d’état-major de Tsahal a confié qu’il examinait
la possibilité de créer une sous-commission d'enquête sur l'affaire des
sous-marins au sein du ministère de la Défense qu’il dirige. "C'est
certainement un pas que je pourrais franchir", a commenté le leader de
Kakhol-Lavan.
Officiellement, la déclaration de M. Gantz fait suite à la
publication de plusieurs extraits de l'affidavit que l'ancien directeur général
du ministère de la Défense, Dan Harel, a récemment soumis à la Cour suprême. Il
y déclare notamment qu'en dépit de l’objection professionnelle qu’il avait
communiquée à M. Netanyahu, ce dernier avait personnellement approuvé l'achat
d'un septième sous-marin [allemand de la classe Dolphin] par Israël. "J'avais
l'impression", souligne Harel dans son témoignage, "que derrière ce
marché public, se dissimulait un intérêt qui ne m'apparaissait pas clair".
Dans les faits, la menace adressée par le ministre de la
Défense Gantz à M. Netanyahu procède d’une manœuvre de stratégie politique
intelligente : le dossier des sous-marins recèle potentiellement les exactions
les plus graves que l’actuel Premier ministre pourrait avoir commises.
Ce dossier est lié à trois soupçons de malversations
majeures, soit, dans le désordre 1. Un délit d’initiés, qui a amené Netanyahu a
réaliser une plus-value hors du commun par l’achat et la revente rapide d’actions
dans une société en difficulté financière, qui s’est avérée être un fournisseur
en métaux de la société allemande qui fabrique les sous-marins. 2. L’achat par
Israël, contre l’avis des professionnels et des experts, d’un nombre exagéré de
ces sous-marins et d’équipements d’appoint relativement aux besoins tactiques
de Tsahal. Le prix global de chacun de ces submersibles s’élevant à environ un
milliard d’euros, ce qui en fait l’arme la plus coûteuse en service dans l’Armée
israélienne. 3. L’accord octroyé par Netanyahu à l’Allemagne – Israël ayant
participé à l’élaboration de ces engins - au nom de l’Etat hébreu de vendre des
sous-marins de ce type à l’Egypte, nonobstant le risque stratégique majeur qu’ils
font peser sur la sécurité d’Israël et ses habitants.
Concernant le délit d’initiés, M. Mandelblit vient d’annoncer
que Netanyahu ne serait pas poursuivi dans cette affaire, en dépit de sa
gravité et des soupçons légitimes de fraude qu’elle véhicule, en raison de la clause
de prescription ; aucune enquête n’ayant été ouverte à ce sujet contre le
Premier ministre et, partant, aucun acte d’accusation n’ayant été dressé contre
lui dans le temps imparti.
Le chef de l’opposition et du parti Yesh Atid, Yaïr Lapid,
a déclaré qu’il se félicitait de l’intention de Gantz de former un comité pour
enquêter sur l’affaire des sous-marins.
"Il s'agit de l'affaire de corruption liée à la
sécurité la plus grave de l'histoire du pays", a déclaré Lapid. "Le
Premier ministre n'a toujours pas répondu à la question : pourquoi a-t-il approuvé
la vente de sous-marins stratégiques à l'Egypte sans informer le ministre de la
Défense et les chefs de l’Armée et du Renseignement ?".
Ce, alors que des milliers de concepteurs allemands et autant
de militaires égyptiens étaient au courant par la force des choses.
Je l’ai plusieurs fois écrit, et je le répète aujourd’hui,
après des mois d’enquête, la caractérisation juridique de corruption à l’encontre
de Binyamin Netanyahu semble avérée, mais sa gravité est négligeable en
comparaison de l’acte de haute-trahison qu’a constitué la vente d’armes de
destruction massive à un régime islamiste [celui de Morsi] ouvertement hostile
à la pérennité d’Israël. Laquelle décision communiquée aux Allemands a été
prise par un seul individu, de manière à court-circuiter les procédures résolutives
en vigueur dans l’Etat démocratique d’Israël. Ainsi qu’à dissimuler la décision
de la connaissance des responsables et des instances sécuritaires du pays.
L’Egypte recevant le deuxième des 4 sous-marins stratégiques
furtifs
qu’elle a commandés en Allemagne. Sans l’accord de Netanyahu, cette
menace contre l’avenir d’Israël n’existerait pas
Il est évident à mes yeux que l’ouverture d’une enquête approfondie
relative à la malversation qui précède participe de la menace constitutionnelle
la plus redoutée par Netanyahu. Reste que, pour des raisons d’ordre
principalement procédurières, l’enquête policière n’a pas pu commencer, en
dépit de très nombreuses tentatives de saisir la Cour Suprême en la matière.
Notamment par l’entremise d’une pétition qui a recueilli les signatures de plus
de 4 500 hauts gradés de réserve de Tsahal.
Or l’initiative de Gantz visant à réunir une commission d’enquête
au sein du ministère de la Défense est parfaitement légitime, puisqu’un recours
de ce type existe et que c’est la défense qui est principalement concernée par
les faits à examiner.
Pour Netanyahu, ce serait la Bérézina ; d’une part,
parce qu’il ne possède pas les prérogatives nécessaires à empêcher la formation
et le fonctionnement d’une telle commission, ensuite, parce que ses conclusions
et ses recommandations à la Cour Suprême obligeraient sans doute la justice à
se saisir enfin de l’affaire. En troisième, et c’est là que le choix de Gantz
est stratégiquement intéressant, parce que la mise sur pied et la mise en
marche d’une commission de ce genre sont relativement rapides ; plus
rapides en tous cas que les recours qui restent à Netanyahu pour provoquer la
tenue de nouvelles élections, qui n’auraient pas lieu avant mars, avril ou mai,
et la possibilité théorique qu’elles lui procurent une majorité parlementaire qui
lui permette – a posteriori – d’interrompre ses procès en cours.
Benny Gantz semble tenir une carte d’atout gagnante. Et il
en est conscient. Il a exigé dans une lettre que le budget pour l’an prochain soit
voté à la Knesset avant la fin de l’année civile, comme cela est provisionné
noir sur blanc dans le traité de coalition qu’il a signé avec Netanyahu mais
que ce dernier n’a jamais eu l’intention de respecter.
Pour une foultitude de raisons, dont certaines figurent
dans l’accord de coalition, si le budget est voté avant 2021, il ne serait plus
loisible à Netanyahu de convoquer des élections l’an prochain. En plus des
dispositions contractuelles contraignantes, parce que le pays pourrait
fonctionner, et que cela priverait Netanyahu de tout alibi politique justifiant
de dissoudre le parlement. Or pour le moment, le budget n’est pas même en
préparation au ministère des Finances, sans qu’aucune complication connue ne soit
avancée pour justifier cette inertie majuscule. Israël fonctionne, strictement sans
raison autre que les intérêts illégitimes de Netanyahu, selon le budget de
2019. Ce qui est évidemment pénalisant et coûteux pour l’économie du pays déjà outrageusement
malmenée par la pandémie.
Si Gantz tient bon avec sa menace, Netanyahu cèdera. Il se
verra même obligé de transmettre les rênes du pouvoir au ministre de la Défense
en novembre 2021, comme cela est prévu dans l’accord de coalition, que
Netanyahu n’a jamais eu l’intention de respecter.
Mais le Premier ministre fera absolument tout ce qui est en
son pouvoir pour empêcher l’ouverture de l’enquête sur l’affaire des sous-marins
devant n’importe quelle instance. Tout pour ne pas avoir à répondre à une seule
et unique question, qui fait l’économie du reste du procès : Pourquoi
avez-vous autorisé l’Allemagne à vendre des Dolphin à l’Egypte ?
La Propagandastaffel de Netanyahu s’est évidemment mise en
mouvement dès la publication de la lettre de Gantz et la corrélation qu’elle opère
entre le budget, les élections, la transmission du pouvoir et la commission d’enquête.
Le communiqué émis par les responsables du Likoud, même s’il
n’est pas à même d’influer sur la décision de Gantz, ni de faire de l’effet sur
le public israélien, reste intéressant de par les arguments qu’il met en avant :
"Tout le monde sait que l'affaire des sous-marins a
été écartée par toutes les forces de l'ordre (sic) ; même ceux connus pour
leur hostilité à l’encontre de Netanyahu ont été forcés d'admettre qu'il
n'avait rien à voir avec les allégations (sic ita). Il est temps pour Gantz de commencer
à travailler pour le bien du peuple et pas les chiffres des sondages".
S’ensuit, après cette monumentale contre-vérité, l’argument
massue dans le plus pur style Miki Zohar : "Après que Netanyahu a
réussi à réduire le taux d'infection au Coronavirus, au lieu de s'unir dans la
lutte et de sauver des vies, Kakhol Lavan continue de constituer un
gouvernement au sein du gouvernement et de recycler l'affaire des
sous-marins".
Naaaaan. Netanyahu n’est strictement pour rien dans la
baisse du taux de contamination par le virus en Israël. Je ne crains même pas d’affirmer
qu’il déplore cette amélioration, lui qui a placé le pays en confinement
généralisé le 25 septembre dernier. Il s’était empressé d’annoncer juste après avoir
pris cette décision et déclaré préalablement que le confinement durerait 15
jours, que l’état d’exception demeurerait en vigueur pendant "au moins six
mois voire une année" ; cela lui aurait permis d’éviter la phase des
témoignages à ses procès, qui doit s’ouvrit fin décembre et de la repousser aux
calendes grecques.
Même si c’est, comme c’est le cas, au prix du sabotage de l’économie,
de dizaines de milliers de faillites, du sabordage de l’industrie du tourisme,
de l’aviation et de la restauration, de plus d’un million de chômeurs-corona,
et contre l’avis des experts de la santé que Netanyahu a lui-même nommés.
Cela n’avait aucune importance aux yeux d’un homme traqué
par les conséquences de ses fautes et de sa cupidité, disposé à sacrifier la
vie d’un pays entier afin d’échapper à ses juges.
Puis l’inattendu s’est produit : un réduction inexplicable
de la propagation du virus. Nous sommes passés en deux semaines de plus de 10
000 nouveaux cas journaliers à 1 700 hier (vendredi), et moins de 2 000
également les jours précédents. Du pays mondialement le plus infecté
proportionnellement à la taille de sa population, à l’un des plus épargnés.
A tel point que le confinement général ne se justifie plus,
et que même le ministre Likoud des Finances, Israël Katz, exclut de le prolonger.
Netanyahu a beau prétexter la prudence afin de retarder le retour à la normale,
il est débordé par la réalité et par les avis des spécialistes de la santé. D’ailleurs,
aucun autre pays au monde n’a décrété le confinement généralisé. Maintenant que
nous sommes de façon stable au-dessous de 2 000 nouveaux cas/jour, et que tous
les autres indices baissent également, le maintien de l’état de siège est simplement
ridicule, et chaque heure perdue à empêcher les usines de reprendre le travail
et les commerces de rouvrir leurs portes coûte des milliards pour rien. Déjà
Netanyahu est contraint d’accepter des assouplissements prévus pour dimanche,
lundi est mardi. Ce samedi déjà, les manifestations à Jérusalem n’ont pas pu
être interdites, après deux semaines d’interruption. Le Corona ne sauvera donc pas
Netanyahu de ses procès..
Quant à la revendication de sa Propagandastaffel selon
laquelle le Guide Suprême a terrassé l’infection, elle n’est pas uniquement
mensongère, elle est aussi délirante. Premièrement, parce qu’elle n’a pas été
respectée : tous les chefs spirituels orthodoxes, les "admors", TOUS,
tous courants confondus, ont décrété la réouverture immédiate de toutes les
écoles talmudiques [héb. : yéshivot]. Elles n’avaient par ailleurs jamais
été fermées, non plus que les synagogues et les transports en commun pour les
Juifs orthodoxes. Pendant qu’ils représentent la population largement la plus
touchées. Pendant qu’ils comptent pour la majorité des patients décédés.
Pendant que les autres citoyens se voient condamnés à de très lourdes amendes s’ils
s’éloignent de plus d’un kilomètre de leur domicile. Des dizaines de milliers d’entre
eux ont été verbalisés pendant que dans les villes religieuses, les pratiquants
chargeaient la Police et blessaient des dizaines d’officiers.
En plein confinement, un ministre orthodoxe a participé
sans s’en cacher à un mariage. Quelques heures plus tard, le gouvernement
décrétait un aménagement autorisant – en situation de quasi-couvre-feu ! –
les gens à participer au mariage d’un proche.
Il convient de préciser que si la Police avait empêché les yéshivot
et les synagogues d’ouvrir, les partis religieux auraient voté à la Knesset pour
la destitution de Netanyahu la semaine suivante, et l’auraient ainsi exclu du
pouvoir et de la politique. C’est de la corruption transparente..
Ce n’est pas tout : les routes sont pleines de
voitures et de camions, et elles bouchonnent aux heures habituelles. Tout ce
qui est resté fermé, ce sont les usines et les commerces. Même si certains
restaurants sont à moitié fermés, sous l’œil consentant de la Police. Il y des "deals"
entre la Police et les orthodoxes, entre la Police et les usagers. Seules les
usines sont fermées. L’état de siège est un fiasco complet, c’est le carnaval Netanyahu
de la corruption, la prévalence de l’Etat bananier.
Ce qui a arrêté le virus, c’est… le virus. Nous l’avons
déjà écrit à maintes reprises, il n’en fait qu’à sa tête. Les gestes barrières
ne servent qu’au niveau individuel et à restreindre marginalement les dommages,
ils n’ont strictement aucune influence sur les fluctuations fondamentales de l’épidémie.
Celles-là, les épidémiologistes ne les comprennent toujours pas.
Nous ne sommes peut-être pas tous médecins à la Ména, mais
nous sommes des observateurs aguerris : le Covid19 est en train de quitter
le Proche-Orient ! Outre Israël, les cas baissent au Liban, en Syrie, dans
les territoires palestiniens, en Jordanie, en Egypte (118 cas quotidiens !),
etc. Et, jusqu’à plus ample informé, les Syriens et les Jordaniens n’ont pas respecté
le confinement généralisé décrété par Netanyahu.
Flûte au pipeau, nous ne sommes pas des ânes ! Mais, par un
autre mécanisme que les scientifiques ignorent et qu’ils devraient se mettre à
étudier à leur plus proche convenance, lorsque le Corona quitte une région, il
s’attaque simultanément à une autre. C’est encore une fois le cas de l’Europe
de l’Ouest : la France est le pays largement le plus touché de la Planète, avec
ses plus de 30 000 cas (officiels) quotidiens, l’Espagne a repassé la barre des
10 000, 20 000 au Royaume-Uni, 10 000 en Italie et en Allemagne, qui n’a rien
changé de ses méthodes de prévention, 9 000 en Belgique (c’est grave), aux Pays-Bas,
en Pologne et en Tchéquie. Et aucun de ces pays n’a décrété l’état de siège…
Pour ceux qui ne l’ont pas encore assimilé, Netanyahu a
autant d’effet sur le Corona que sur les éclipses de la lune. Le Likoud actuel,
celui de Netanyahu, est devenu une organisation pégreleuse, une authentique association
mafieuse. Ce sont les jabotinskistes, les beginnistes, les sharonnistes qui
sont les premiers à le reconnaître et à le déplorer. Ils démissionnent en vrac
de leurs postes de haut-fonctionnaires, notamment de la tête de tous les
départements du ministère des Finances, corrompu jusqu’à l’os et changé en lupanar.
Mais la réserve des recours, même gredins, du triple inculpé de Balfour s’amenuise.
Ses alliés au sein même de son parti s’éloignent de lui (ils auront mis le temps).
Nous ne sommes plus qu’à un tour de manège de la fin du règne de cet escroc
apprenti-dictateur. Qui s’est trompé de pays à asservir. Des dizaines de
milliers de manifestants vont aller lui rappeler tout cela pas plus tard que ce
soir sous ses fenêtres à la rue Balfour.
Note :
1Chantage sous la menace, article 428 du Code pénal
israélien :
"Extorsion [ou chantage sous la menace] : Menacer une
personne par écrit, oralement ou par son comportement, porter illégalement
atteinte à une autre personne morale ou physique, à ses choix, à ses biens, à
ses moyens de subsistance, à sa réputation ou à sa vie privée, ou menacer une
telle personne de publier ou de s’abstenir de publier quoi que ce soit la
concernant, ou terroriser une autre personne d'une autre manière afin de la
motiver à effectuer un acte ou, au contraire, pour éviter que la personne ne
réalise un acte qu'elle est autorisée à faire.
Dans les deux cas, l'extorqueur est passible d'une peine
d'emprisonnement de sept ans, et si l'acte ou l'omission à la clé de
l'extorsion a été commis, il est passible d'une peine d'emprisonnement de neuf
ans".
"Monsieur Sami El Soudi, par P Vallois", Je
consulte ce site depuis longtemps et je vois qu'il n'est pas trop
vivace. Cela n'a guère d'importance. Les articles suffisent.
Sauf,
à mes yeux, sur un point. C'est qu'il semble qu'aucun lecteur n'ait
pris soin de vous marquer toute la considération, la haute estime, que
dis-je, le bonheur que l'on éprouve à lire vos textes.
Vous êtes, je crois, la personne au monde qui fait le mieux comprendre ce qui se passe au Proche et Moyen-Orient.
Vos papiers depuis 2003 sont incomparables. Ils méritent d'être réunis et publiés. A tout le moins.
Merci infiniment."
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