Deux nouvelles agressions turques contre les Kurdes du Rojava (013110/18) |
mercredi, 31 octobre 2018 | |
© Metula News Agency
Métula, mercredi, 18h00, 17h00 à Paris
L’artillerie turque a à nouveau
bombardé le territoire du Rojava kurde ce mercredi dans la région du village de
Kor Ali à l’est de l’Euphrate, situé à une vingtaine de kilomètres de Kobané
[carte].
Service
cartographique © Metula News Agency
Base : Google
Earth Pro
L’agence de presse gouvernementale
turque Anadolu annonce que quatre Peshmerga ont été tués et six blessés
lors de cette nouvelle agression. Anadolu décrit les combattants des
YPG, les Forces de Protection du Peuple [kurde] comme des "terroristes du
PKK", le Parti turc des Travailleurs Kurdes.
La photo d’obusiers blindés turcs accompagnant la dépêche d’Anadolu
Des officiers des YPG interrogés par
notre correspondant permanent dans le Rojava Perwer Emmal ont catégoriquement nié
le bilan décrété par le media de Recep Erdogan. Ils ont proposé à la presse [cette vidéo]
de leur réplique montrant la destruction d’un camion de l’Armée turque grâce à
un engin filoguidé.
Les officiers ont justifié leur
riposte en s’appuyant sur les "règles des engagements militaires".
Dans un communiqué publié sur le Net, les YPG, les Unités de Défense du Rojava
et les Forces Démocratiques Syriennes dans lesquelles elles sont intégrées soulignent
"qu’elles ont le droit de riposter à n’importe quelle attaque contre leur
terre et, si nécessaire, qu’elles n’hésiteront pas à appliquer ce droit".
Une photo proposée par les YPG du camion turc détruit durant
leur contre-attaque
Selon Perwer Emmal, qui s’est rendu
sur les lieux, l’attaque ottomane a provoqué des dégâts matériels et quelques
civils ont été légèrement blessés.
Hier, mardi, au point de passage entre
la Turquie et la ville Girê Spî (kurde) [Tel Abyad, ara.] dans le Rojava [carte],
l’Armée turque a spontanément ouvert le feu sur des Peshmerga, en tuant un et en
blessant un second.
Ces incidents sont les deux et
troisième depuis le bombardement de Zormixar (kurde) [Zur Maghar, ara.]
dimanche par l’Armée du Président-dictateur d’Ankara.
Lequel Erdogan choisit d’ignorer le
fait que des troupes américaines et celles de pays européens, alliés des YPG,
sont déployées dans l’ensemble du Rojava et que Washington s’est dit déterminé
à se défendre si cette région autonome kurde de Syrie était attaquée.
D’autres observateurs mettent en garde
contre le danger grandissant d’un affrontement direct entre ces troupes et l’Armée
turque, toutes membres de l’OTAN, au cas où ces agressions se poursuivraient.
Le Sultan ottoman a répété hier (mardi) qu’il s’apprêtait à "écraser"
les combattants kurdes.
La France, qui compte des forces spéciales dans la région, a réagi par son ministère des Affaires Etrangères, exprimant "sa préoccupation face aux opérations de bombardement turques". Samedi, le Président Macron était cependant à Istanbul, où il a été photographié avec le tyran psychopathe qui ne faisait déjà pas mystère de son intention d’envahir le Rojava.
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