L’Armée de l’Air israélienne a anéanti entre 22 et 25 objectifs iraniens en Syrie cette nuit |
mercredi, 13 janvier 2021 | |
Dépêche # 011301/21
Métula, mercredi matin
Michaël
Béhé, Stéphane Juffa, Yoshua Ohana et Jean Tsadik ont collaboré à cette dépêche
A partir de 01:10 locales et pratiquement jusqu’à l’aube de
ce mercredi matin, des vagues de chasseurs-bombardiers israéliens selon les
media officiels syriens, iraniens et arabes on déferlé sur la province de Deïr
ez-Zor à l’est de la Syrie, à proximité de la frontière irakienne.
Les appareils du Khe’l Avir, l’Armée de l’Air israélienne,
on frappé et complètement anéanti entre 22 et 25 objectifs situés autour de
Boukamal, de la ville de Deïr ez-Zor, dont le camp Saïka des Gardiens de la
Révolution khomeyniste iranienne (Pasdaran), ainsi que des radars et batteries
de missiles sol-air et d’autres cibles situées dans le désert dans la bulle de
couleur orange pastel sur la carte.
La région frappée par les raids de ce matin attribués à Israël
service cartographique © Metula News Agency
Les objectifs étaient les quartiers généraux de l’Armée
iranienne et de leurs milices supplétives, des bases militaires, des entrepôts
d’armes et de munitions situées sur l’autoroute shiite, ainsi que des ouvrages
de fortifications.
Les Pasdaran de la Brigade al Qods [ara. : Jérusalem]
ont fait les frais des attaques, de même que des miliciens du Hezbollah
libanais et de la Division Fatemiyoun.
La Division des Fatimides [Fatemiyoun], anciennement
Brigade des Fatimides, également appelée le Hezbollah afghan, est une milice
islamiste chiite, formée par l'Iran et constituée de combattants hazaras
afghans (Wikipédia). Elle est de plus en plus utilisées par la théocratie de
Téhéran en Syrie comme chair à canon face aux opérations israéliennes afin de
limiter les pertes parmi les militaires perses. Ces miliciens sont
principalement déployés dans la zone frontalière entre la Syrie et l’Irak et
dans le Golan syrien.
Selon notre correspondant permanent Perwer Emmal, localisé
dans le Rojava, le Kurdistan syrien, juste au nord de l’Euphrate [carte], joint
ce matin par WhatsApp, il pourrait s’agir de la plus grosse opération israélienne
depuis très longtemps, et même la plus large à ce jour.
Les communications avec la région attaquée ont été
volontairement et hermétiquement coupées par le régime de Damas, ce qui fait de
Perwer Emmal notre seule source directe d’information sur cet évènement.
Les sources indirectes étant les media déjà cités.
Les raids de ce matin ont fait des dizaines voire des
centaines de victimes, morts et blessés confondus dans les rangs ennemis. Les
destructions matérielles sont à la même échelle. Emmal, en contact avec des
indicateurs de son groupe situés à quelques kilomètres de Deïr ez-Zor, décrivent
un dispositif iranien détruit à 80% sur des dizaines de kilomètres le long de l’Euphrate
et encore fumants devant leurs yeux.
Voici les termes du communiqué de l’agence gouvernementale
d’information syrienne SANA en langue arabe :
"Deïr ez-Zor – Sana 2020-12-30
Après minuit, l'ennemi israélien a lancé une attaque
aérienne contre la ville de Deir ez-Zor et la région d'Albu Kamal dans la
campagne sud-est du gouvernorat.
Une source militaire a déclaré dans un communiqué à SANA qu'à
exactement une heure dix minutes de l'aube aujourd'hui, l'ennemi israélien a
lancé une agression aérienne contre la ville de Deir ez-Zor et la région d'Albu
Kamal [ou Boukamal], et les résultats de l'agression sont actuellement en cours
de vérification".
Jean Tsadik est d’avis que l’opération de ce matin pourrait
procéder d’une provocation israélo-américaine contre la théocratie iranienne.
Par son ampleur inhabituelle, les deux alliés entendraient pousser les
ayatollahs à tenter une riposte militaire inconsidérée à laquelle Tsahal et l’U.S
Army sont parfaitement préparés.
Si de telles représailles avaient lieu, cela justifierait
une action contre les infrastructures nucléaires et de missiles balistiques
avant le départ du Président Donald Trump de la Maison Blanche.
A noter que les media iraniens ne mentionnent pas jusqu’à
présent de vengeance imminente tel qu’ils le font d’ordinaire.
Les media gouvernementaux syrien quant à eux ne prétendent
pas que leur DCA a abattu de missiles air-sol hébreux. Selon Perwer Emmal, l’Armée
gouvernementale n’a pas même tenté d’interception ce matin. Ce qui pourrait
signifier que les raids ont été réalisés par des F-35 furtifs que les
militaires syriens n’ont simplement pas vus sur leurs radars.
D’autre part, l’Armée russe n’est pratiquement plus
présente dans cette partie orientale de la Syrie. C’est là que le contingent de
Vladimir Poutine y a subi ses pertes les plus importantes - incluant des généraux
- qui ne se justifient pas du point de vue stratégique.
Tsahal est en état d’alerte, mais la vie se déroule
normalement en Israël, y compris dans la zone frontalière Doigt de la
Galilée-Golan, où la quasi-totalité des habitants n’ont pas connaissance des
évènements que nous venons de décrire.
|