Raid à Hama, (suite) (022201/21) |
vendredi, 22 janvier 2021 | |
© Metula
News
Agency
Métula, vendredi matin
Michaël
Béhé, Stéphane Juffa et Yoshua Ohana ont collaboré à cette dépêche
Ce sont sept bases iraniennes que les chasseurs-bombardiers
du Khe’l Avir, l’Aviation israélienne, ont attaqué à Hama, en Syrie, dès 4h21
(heure locale) ce vendredi matin.
Ces positions abritaient des unités des Gardiens de la
"Révolution" khomeyniste (Pasdaran), ainsi que des miliciens du
Hezbollah libanais et d’autres volontaires chiites d’autres nationalités au
service de Téhéran.
Une photo du raid de ce matin attribuée à un habitant de Hama
Des témoins oculaires nous ont directement informés que
"tous les objectifs ont été atteints et entièrement détruits, et qu’il y a
des dizaines de morts et de blessés qui ont été évacués par des ambulances vers
la vingtaine d’hôpitaux de la ville" [ce qui est beaucoup pour une ville
syrienne de 550 000 habitants. Ndlr.].
Lors d’entretiens téléphoniques, le chef de la Ména libanaise,
Michaël Béhé, est parvenu à entrer en contact avec des médecins de Hama.
Ceux-ci lui ont confié que 17 combattants étaient morts uniquement parmi ceux
reçus dans les hôpitaux Hourani, al Tobi et les deux hôpitaux
nationaux-gouvernementaux établis côte-à-côte au sud de la ville.
Il s’agit d’environ la moitié des morts de l’attaque selon
les médecins et infirmiers interviewés. Le nombre total des blessés se monte à
une quarantaine, dont au moins cinq sont dans un état critique.
Deux des tués sont des Iraniens, dont un capitaine de
l’unité d’élite Qods [ara. : Jérusalem], les autres sont des miliciens
chiites d’autres nationalités qui servent de chair à canon à l’Armée de la
Théocratie perse.
La majorité des militaires de Téhéran ont été soit renvoyés dans leur pays, soit relocalisés dans les
zones de l’extrême est syrien, entièrement sous leur contrôle. Les ayatollahs
entendent ainsi réduire le nombre d’Iraniens éliminés lors des frappes
israéliennes, ayant de plus en plus de mal à dissimuler ces décès en raison de
leur nombre croissant. La mort de soldats iraniens provoque des réactions
extrêmement hostiles du public, déjà durement touché par la pandémie de
Coronavirus et les restrictions.
D’autre part. l’on apprend que les media du régime de
Bashar al Assad ainsi que ceux qui les relaient servilement sur la surface du
Globe diffusent la nouvelle selon laquelle le Khe’l Avir a bombardé cette nuit
des quartiers résidentiels de Hama et ainsi infligé la mort d’une famille –
deux parents et leurs deux enfants.
En réalité, et la Ména engage sa crédibilité à ce propos,
les malheureux ont perdu la vie après avoir subi les éclats d’un missile
antimissile tiré par la DCA gouvernementale.
Aucun appareil ni missile hébreu n’a été abattu,
contrairement aux tartarinades du régime qui, une fois encore, se vante d’avoir
intercepté la "quasi-totalité des missiles israéliens".
Nous le répétons : même au niveau théorique, aucune
des armes antiaériennes (sol-air) déployées en Syrie ne possède la capacité
d’intercepter un avion ou un missile israélien.
Toujours à propos de la Syrie et d’Israël, selon le
quotidien saoudien paraissant à Londres Asharq al-Awsat [ara. : le
Moyen-Orient], que nous tenons pour le plus important des media arabes et le
plus professionnel d’entre eux :
Des responsables syriens et israéliens auraient tenu une
réunion le mois dernier sur la base aérienne russe de Hmeimim, le quartier
général du contingent russe en Syrie.
Selon les sources citées par Asharq al-Awsat, la
réunion comprenait le chef du bureau de la sécurité nationale syrienne Ali
Mamlouk, l'assistant à la sécurité du palais présidentiel, Bassam Hassan,
l'ancien chef d'état-major israélien, le Brigadier-Général (rés.) Gadi Eizenkot,
ainsi que le commandant des forces russes en Syrie, le Général Alexander
Chayko.
Les responsables syriens ont exigé que le retour de leur
pays dans la Ligue arabe soit "facilité" et qu’il reçoive une aide
financière pour payer ses dettes à l’Iran. Ils ont également appelé à la levée
des sanctions occidentales contre Damas.
Israël a exigé pour sa part que le Hezbollah, l'Iran et les
milices iraniennes se retirent complètement de la Syrie, qu'un gouvernement
syrien comprenant des personnalités de l'opposition soit formé et que l'armée
soit restructurée.
Damas a nié la tenue de cette réunion. Moscou et Jérusalem
n’ont pas commenté. La Ména n’est pas en mesure de confirmer ou d’infirmer
cette information, mais les motivations qui pourraient avoir suscité cette
rencontre sont fort plausible.
En effet, la Syrie est un pays ruiné et en ruines qui voit
son horizon entièrement bouché. Elle ne possède pas les capacités de vaincre
les Turcs au Nord, d’obtenir la cessation du soutien occidental aux
autonomistes Kurdes, ni de s’opposer à Israël. De plus, en cas de normalisation
avec Israël, la présence iranienne sur son territoire ne lui est plus nécessaire,
et elle ne lui amène que des désagréments, des destructions et de grosses
dépenses.
Plus positivement, la dictature alaouite aimerait
participer à l’essor de la nouvelle et prometteuse alliance, post-printemps
arabes, qui se dessine autour de l’axe Jérusalem-Riyad. Combattre l’Etat hébreu
avait un sens lorsque tout le monde arabe s’était fixé sa disparition comme
objectif primordial. Demeurer le seul Etat arabe à affronter Israël est un
non-sens à la fois stratégique et politique. Une condamnation à la défaite sans
fin. A la misère et à la guerre défensive.
De leur côté, les Russes n’ont plus rien à gagner d’une
présence illimitée et onéreuse en Syrie, et cherchent une manière de se retirer
en conservant l’actif de leur intervention : préserver le régime de leur
allié Bashar al Assad.
Quant à Israël, elle est naturellement intéressée par
l’éloignement de l’Iran et du Hezbollah de ses frontières, ainsi que par l’isolement
de ce dernier au Liban. La normalisation de ses relations avec Damas, si elle
est acceptée par ses nouveaux alliés sunnites, entérinerait l’intégration
pacifique définitive d’Israël dans la région. De plus, la présence des Iraniens
en Syrie condamne également l’Etat hébreu à une guerre d’usure interminable et
coûteuse sur ses frontières Nord et Nord-Est.
Ce vendredi à la mi-journée. La situation est normale dans
le Doigt de la Galilée ainsi que sur les hauteurs du Golan.
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