Israël à nouveau accusée de crime contre l’humanité sur une chaîne publique française (011302/21) |
samedi, 13 février 2021 | |
Par Stéphane Juffa
Jules
Mazouz a participé à la rédaction de cet article
Métula, Samedi soir.
C’est grave.
Cela s’est passé hier soir (vendredi) au cours de
l’émission "C’est dans l’air", sur France 5, qui débutait à
17h44 heure française.
L’un des sujets abordés était la Corona, et la façon de
combattre le virus dans d’autres pays.
Le journaliste-présentateur, Axel de Tarlé, s’adressa au
Dr. Patrick Pelloux en ces termes :
Puisqu'on parle des
comparaisons internationales, Patrick Pelloux : Est-ce qu'il faut regarder en
s'en félicitant la situation en Israël qui veut s'être débarrassé du virus pour
le printemps en ayant vacciné tous les adultes.
La réponse de l’intéressé se trouve sur l’enregistrement
qui suit :
[https://youtu.be/dJaliSbsvy8]
Réponse de Patrick Pelloux :
Bin, ils réussiront en
même temps s'ils vaccinent la Palestine, parce qu'à l'heure actuelle il y a une
espèce d'embargo du vaccin sur la Palestine qui pose
vraiment des questions par rapport à l'accès au vaccin.
On a l’impression d’avoir mal compris, alors on multiplie
notre niveau d’attention par deux.
Axel de Tarlé :
Parce que après ça revient
en boomerang avec un variant.
Patrick Pelloux:
Oui, parce que ça revient,
en boomerang, c'est à dire... voilà.. il y a quand même...
Le vaccin est une œuvre
humaniste pour l'humanité tout entière donc ça ne sert à rien de faire un
embargo pour ne pas vacciner les Palestiniens, je trouve ça absolument inique…
Nous avions bien compris la première fois. L’urgentiste
Patrick Pelloux vient d’accuser à deux reprises l’Etat d’Israël d’imposer un
embargo sur la fourniture de vaccins à l’Autorité Palestinienne. En français,
et à l’en croire, un embargo sur le vaccin, cela signifie que l’Etat hébreu
empêche les Palestiniens de s’approvisionner en vaccins.
Et le présentateur lui emboîte le pas, comme si cette
accusation était vérifiée et qu’elle tombait sous le sens, en critiquant
l’embargo qu’imposerait Israël aux Palestiniens, arguant implicitement qu’en
cas d’apparition d’un variant, si Israël empêche les Palestiniens de se faire
vacciner, les Israéliens subiront les dommages causés par l’embargo qu’ils "imposent
à la "Palestine"".
J’ai de la peine à suivre la logique de Tarlé : si un
variant apparaît contre lequel les vaccins existants n’ont pas d’effet, les Israéliens
ne seront pas protégés de toutes façons. Où est le boomerang ?
Mais cela n’a pas d’importance, ce qui en a une, très
grande, ce sont deux choses :
1 - Empêcher l’approvisionnement d’un vaccin ou d’un remède
à une population menacée de maladie et de mort en vertu de sa nationalité, de
sa race ou de sa religion est constitutif d’un crime contre l’humanité. Ni plus
ni moins.
C’est sans doute inique, mais surtout, cela s’apparente à
un génocide par privation de remède existant et efficace à un mal mortel.
2 – Israël n’a JAMAIS imposé un "embargo du vaccin sur
la Palestine", ni quoi que ce soit qui ressemblât à cela de près ou de
loin.
L’accusation portée par le Dr. Pelloux relève ainsi d’un
acte diffamatoire en tous points comparable aux malversations imaginaires qui
étaient reprochées aux Juifs sous la France de Vichy.
Partant, la leçon de morale à deux balles qu’il essaie de
nous infliger quant à notre prétendu manque d’humanisme qui nous amène à
interdire les Palestiniens de vaccin est une tentative émétique doublée d’une
incitation à la haine débridée à notre encontre.
Sur une chaîne de l’Etat français, en 2021, il est possible
d’imputer mensongèrement à Israël
de dénier aux Palestiniens
le droit/la possibilité de se vacciner contre la Corona.
Et le caractère itératif contenu dans cette imputation, qui
trouve ses origines dans les accusations de déicide, puis de meurtres rituels,
de trahison de la patrie (Dreyfus), et plus récemment d’infanticide chimérique sur
la personne de Mohamed Dura, crée en France un environnement dans lequel il est
loisible d’accuser impunément les Juifs de n’importe quel crime sur une
télévision d’Etat.
Sans avoir, spécifiquement lorsqu’il est question d’Israël,
à démontrer ce que l’on avance.
En jouissant d’une parfaite impunité même si l’imposture
est établie au-delà du doute sensé.
Avec, à la clé, une inversion de la charge de la preuve. On va maintenant
nous demander de prouver qu’Israël n’est pas en train d’imposer un embargo sur
les vaccins pour la Palestine !
Pendant que Patrick Pelloux déambulera, tel un justicier,
paisiblement de chaîne en chaîne.
Il est également évident que la responsabilité de France
5 est engagée, et, de façon indirecte, celle d’Axel de Tarlé, qui
visiblement aborde un sujet – Israël et le vaccin - qu’il ne maîtrise
absolument pas.
Que dire de l’apathie des autres participants devant
l’accusation de crime contre l’humanité décernée par Pelloux et adoptée par
Tarlé ?
Il s’agit tout de même de :
Anne-Calire
Crémieux, professeure en maladies infectieuses - Hôpital Saint-Louis, membre de
l’Académie de Médecine
Soazig
Quéméner, rédactrice en chef du service politique1 - Marianne
Et de Philippe
Amouyel, épidémiologiste et professeur de santé publique - Université de Lille1
Tous ces gens censés informer les téléspectateurs français
sur la pandémie, ignorent non seulement ce qu’il se passe en Israël à propos du
traitement de la Corona, alors que ce pays est sans conteste le plus avancé de
la Planète dans ce domaine, mais de plus, ils sont prêts à se taire lorsqu’un
autre invité accuse ce même pays d’un comportement assurément monstrueux aux
dépens d’une autre population.
Comme si c’était naturel que des Juifs, ou n’importe quelle
autre nation d’ailleurs, privent par une décision violente ladite population de
vaccins !
Pas un mot, pas une interrogation, pas même l’expression
d’un doute ou d’une réserve…
Non pas parce que nous acceptons d’une quelconque manière
la charge de la preuve, mais
dans le but d’informer nos lecteurs, il faut savoir qu’aucune interdiction
d’accès au vaccin n’est imposée par Israël aux Palestiniens. Ces derniers ont
opté pour le vaccin russe et ils en reçoivent par chargements entiers avec la
bénédiction et l’aide logistique de Jérusalem.
Israël a également transféré gratuitement – aux frais de
ses contribuables – des milliers de ses doses, destinées principalement au
personnel médical de l’Autorité palestinienne. D’autres dons sont prévus.
Il ne faut pas non plus entretenir la confusion entre un
embargo et une éventuelle obligation de fournir gratuitement l’Autonomie
Palestinienne en vaccins. Cela n’a rien à voir. L’AP dispose de son propre
système de santé publique, totalement séparé de son homologue israélien. Les
voies de communication entre les deux entités sont fermées pendant la durée de
la pandémie.
L’obligation du ministère israélien de la Santé consiste à
vacciner sa propre population, y compris les 1.9 millions d’Arabes israéliens,
qui constituent plus de 20% de la démographie israélienne.
Or non seulement les agglomérations arabes reçoivent les
mêmes quantités de vaccins que les villes juives, mais les médecins, les
infirmiers et les pharmaciens arabes israéliens qui sont fort nombreux,
participent au programme d’inoculation décidé par les autorités de leur pays.
Ils s’occupent indifféremment des patients juifs et arabes, à l’instar de leurs
collègues juifs.
D’autre part, ces personnels forment les employés
hospitaliers de l’Autorité Palestinienne, notamment à l’intérieur des
frontières d’Israël, mais également
les personnels
soignants du Califat islamique de la bande de Gaza, dont les dirigeants ne
dissimulent pourtant pas que leur objectif ultime est la destruction d’Israël
et le génocide de ses habitants.
Le ministère de la Santé hébreu a d’autre part fourni gratuitement
des dizaines de milliers de kits de détection de la Covid aux hôpitaux de Gaza
et de Cisjordanie.
Au-delà de ce qui précède, il n’existe aucune obligation
d’aucune sorte, humanitaire ou autre, pour qu’Israël intègre les quatre
millions de Palestiniens dans son programme de vaccination de l’entièreté de sa
propre population. Et cela n’a, naturellement, strictement rien à voir avec un
quelconque embargo.
Si un autre pays industrialisé, à commencer par la France
par exemple, désire livrer des vaccins ou d’autres matériels médicaux
anti-Covid à l’Autorité Palestinienne – ou à n’importe laquelle des centaines
d’entités politiques, à commencer par le Liban, trop pauvres pour vacciner leur
population – je les invite à le faire. Leur niveau d’obligation à aider les
entités défavorisées ne le cède en rien à celui d’Israël. Et ce serait déjà une
très bonne chose que la France s’approche du niveau d’assistance prodiguée par
Israël à la "Palestine". Il est vrai qu’il faudrait peut-être que la
France commence à vacciner efficacement sa propre population avant que ses
praticiens ne nous distillent leurs cours d’humanisme.
Au fond de l’argument qui nous intéresse prioritairement
dans cette dépêche, il est nécessaire que la Télévision publique tricolore
présente ses excuses circonstanciées et claires pour la diffamation
caractérisée qu’elle a accueillie sur la 5, que le CSA sévisse – n’est-ce
pas précisément pour ce genre de situation qu’il avait été créé ? -, que
les responsables soient sanctionnés, et les coupables privés d’antenne.
Une fois encore, c’est la Ména, depuis sa rédaction de
Métula, qui doit intervenir afin de sauvegarder l’honneur de la communauté
israélite de France, simplement en informant d’un acte inacceptable qui lui
avait totalement échappé. A tous ses responsables, au CRIF et aux centaines
d’associations israélites, nous disons que si vous vous laissez à nouveau
caricaturer tels des monstres sur les media de votre pays, ne vous étonnez pas
si vous êtres ensuite traités comme des monstres.
Nous sommes pour notre part des journalistes, dont l’unique
métier est d’informer le public qui désire être informé. Et ce qui précède est
de l’information au sens le plus strict du terme. Nous nous contenterons de
tenir le ministère israélien de la Santé au courant des accusations dont il a fait
l’objet sur une chaîne étatique française. C’est lui, évidemment, qui décidera
s’il y a lieu de réagir et de quelle façon.
Note :
1 Philippe Amouyel et Soazig Quéméner sont intervenus en
duplex. Il n’est pas sûr qu’ils aient eu la possibilité technique d’intervenir
à l’antenne lorsque Pelloux a proféré sa terrible accusation. S’ils avaient
l’intention d’intervenir et qu’ils en ont été privés pour cette raison
technique, ils ne sont pas concernés par cette remarque et ne portent aucune
responsabilité dans ce qu’il s’est passé.
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