Cette
après-midi, aux alentours de 15h locales, une dizaines de projectiles tirés
depuis la Syrie ont atterri en territoire israélien, sur les hauteurs du Golan.
Il s’est agi de tirs égarés provenant des combats acharnés qui se déroulent sur
le Golan syrien entre les rebelles du Front du Sud et les forces gouvernementales,
soutenues par l’Armée iranienne et la milice libanaise chiite du Hezbollah. Les
explosions en Israël n’ont fait ni victimes ni dégâts.
L’essentiel
des combats se situe dans la région de la ville d’al Baath, entre les mains du
régime, et al Khmidaya, sous contrôle rebelle (voir la carte). Mais toute la
région du Golan syrien figurant sur la carte est actuellement encore le théâtre
d’échanges d’artillerie, de roquettes et de missiles d’une violence que nous
n’avions pas connue depuis de nombreux mois.
Carte
à jour de la situation militaire dans la région de Kuneitra
Les murs
des maisons de Kiryat Shmona tremblent à cause des sons provenant de la
frontière, à 25km à l’Est, à vol d’oiseau. Les explosions sont également très
audibles à la rédaction de la Ména à Métula, 3km plus loin.
Vers 16h,
un drone du Khe’l Avir, l’Aviation israélienne, a riposté à cette
violation de souveraineté en détruisant deux chars d’assaut gouvernementaux qui
participaient aux combats, ainsi qu’une batterie d’artillerie et un nid de
mitrailleuses lourdes du régime.
Les
forces rebelles occupent des positions établies à quelques dizaines de mètres
de l’Etat hébreu, dans le but de dissuader leurs adversaires de les bombarder à
cause du risque de toucher le territoire israélien et de générer ainsi des
représailles.
Les
forces du régime syrien s’abstiennent d’utiliser leur aviation dans cette
partie de territoire voisin d’Israël, car leurs avions et leurs drones y sont
abattus systématiquement.
Au vu du
risque de nouveaux tirs perdus, les routes d’accès israéliennes à la région de
Kuneitra et de la Vallée des larmes1 ont été interdites à la
circulation des civils. Les agriculteurs qui cultivaient des champs dans la
zone ont été priés de rentrer chez eux, de même que les milliers de touristes,
qui, par ce beau samedi de juin, pratiquaient la cueillette des cerises et
d’autres fruits dans des plantations prévues à cet effet. Les sirènes d’alerte
en cas de bombardement n’ont pas retenti à l’occasion des tirs ennemis.
Le
porte-parole de Tsahal a rappelé dans un communiqué que la riposte a été la
conséquence de la violation inacceptable de la souveraineté israélienne, et
qu’une plainte avait été déposée auprès de l’UNDOF (ou FNUOD en français), les Forces
des Nations Unies chargées d'Observer le Dégagement de 1974.
Ce
contingent onusien n’intervient plus en Syrie, dans la zone qu’il était censé
superviser, après que certains de ses Casques bleus ont été kidnappés et leurs
armes saisies par des factions syriennes. Ces personnels doivent d’avoir eu la
vie sauve à des interventions de secours de l’Armée israélienne.
Jérusalem
considère que le régime syrien est globalement responsable des violations de sa
souveraineté "ayant le territoire syrien pour origine" et de la mise
en danger de ses citoyens.
Note :
1La Vallée des larmes, ou "Emek ha-bakha",
en hébreu, doit son nom aux centaines de morts des armées israélienne et
syrienne tombés lors des combats de chars dans cette vallée lors de la Guerre
de Kippour en 1973.