On apprend ce lundi qu’il y a trois mois de cela une vedette
de la Marine israélienne (le Khe’l ha-Yam) a repéré un sous-marin russe à moins
de 15km [8 miles nautiques] en face de la région de Tel-Aviv.
Ce, alors que les eaux territoriales de l’Etat hébreu s’étendent
jusqu’à 22km [12NM] de la côte.
Des officiers israéliens ont contacté leurs homologues
russes en utilisant un réseau de communication mis en place entre les deux
armées afin d’éviter des situations dangereuses. Ce réseau est surtout utilisé
par le Khe’l avir, l’Armée de l’air israélienne, pour communiquer sur les
activités des avions dans le ciel syrien très emprunté.
Suite à ces discussions, le submersible russe a finalement
quitté nos eaux territoriales pour rejoindre le cœur de la Méditerranée.
La Marine israélienne s’est refusée à faire tout commentaire
sur l’incident.
Selon les media du Hezbollah au Liban, le sous-marin
interpelé serait le Rostov-sur-le-Don, un bâtiment du Projet 636.3, ou "aka
Vashavyanka-class" en russe, comme il en existe cinq autres en service, un
en essais avant livraison et cinq supplémentaires en construction.
Le Rostov-sur-le-Don peu avant sa mise à l’eau
Il s’agit d’un submersible à propulsion diesel/électrique,
à l’instar du Dolphin israélien, réputé pour avoir une signature sonore
particulièrement discrète et considéré comme furtif par ses concepteurs.
Il mesure 70 mètres de long, peut plonger à 250 mètres en
plongée opérationnelle et peut emporter 52 marins à 20 nœuds en immersion [37km/h].
Il est armé de torpilles, de mines et surtout du missile de croisière 3M54. Le Rostov-sur-le-Don
aurait lancé un missile de ce type sur une position de l’Etat Islamique durant
la Guerre Civile Syrienne. Il est principalement conçu cependant pour la lutte
contre des navires de surface et d’autres sous-marins.
Son prix est évalué à 220 millions d’euros l’unité contre
650 millions aux Dolphins de l’Etat hébreu, dont six exemplaires sont en
service.
Nous ne connaissons pas de réels avantages entre le
positionnement d’un submersible à 15km des côtes ou à 22km, en dehors de la
provocation ou d’une tentative effectuée afin de vérifier si le Khe’l ha-Yam était
capable de le localiser. Ce qui a été le cas ; mais les stratèges hébreux
ont dû réfléchir intensément avant de contacter leurs homologues russes, leur
indiquant par là même qu’ils avaient les moyens de localiser les submersibles
de la classe 636.3, la plus moderne actuellement pour ce genre d’engins au
service de la Russie.
Il aura fallu que la nuisance possible que l’intrus
représentait soit supérieure au fait de laisser croire au marins de Poutine que
nous étions incapables de repérer sa présence. A la Ména nous ignorons à la
fois combien de temps le submersible russe a séjourné dans nos eaux et depuis
combien de temps il avait été repéré.
Un Dolphin israélien
A la Ména, on se demande si le rôle du sous-marin russe ne
consistait pas précisément à repérer les sorties des Dolphins des ports
israéliens. Car les Dolphins ne sont pratiquement pas repérables s’ils ne sont
pas suivis dès le moment où ils prennent la mer. Notre spécialiste en armement Jean
Tsadik peut concevoir que chaque mile pourrait compter pour surveiller ce genre
de mouvements.
Avec la montée des tensions avec l’Iran et la reprise de l’enrichissement
de l’uranium dans l’usine souterraine de Fodo, certains experts ont émis l’idée
que les Dolphins pourraient participer activement à une éventuelle attaque de
Tsahal visant les infrastructures nucléaires iraniennes.
Dans cette hypothèse, le Kremlin souhaiterait évidemment connaître
le plus tôt possible les intentions israéliennes.
Nous notons tout de même que l’annonce officielle de la
reprise des activités d’enrichissement à Fodo date d’il y a uniquement sept
jours et que l’incident s’est produit il y a trois mois. Ceci posé, si les
Perses ont repris l’enrichissement mardi dernier, ils ont dû préparer le
redémarrage de leurs installations plusieurs semaines avant cela.
Notons enfin que ce
genre d’incidents n’est pas totalement exceptionnel et pas unidirectionnel. Ainsi,
peu de temps avant qu’il ne soit mis en cale sèche en juillet 2018, le seul
porte-avions russe, l’Amiral Kouznetsov, avait été approché à quelques
centaines de mètres par une vedette du Khe’l ha-Yam. A cette occasion également,
une confrontation avait pu être évitée.
"Monsieur Sami El Soudi, par P Vallois", Je
consulte ce site depuis longtemps et je vois qu'il n'est pas trop
vivace. Cela n'a guère d'importance. Les articles suffisent.
Sauf,
à mes yeux, sur un point. C'est qu'il semble qu'aucun lecteur n'ait
pris soin de vous marquer toute la considération, la haute estime, que
dis-je, le bonheur que l'on éprouve à lire vos textes.
Vous êtes, je crois, la personne au monde qui fait le mieux comprendre ce qui se passe au Proche et Moyen-Orient.
Vos papiers depuis 2003 sont incomparables. Ils méritent d'être réunis et publiés. A tout le moins.
Merci infiniment."
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